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Le bassin dans la nuit

CHAPITRE 2

Le bassin dans la nuit


Je me sentais vraiment bien dans ce lieu. Le calme et le silence, tout le périmètre était comme entouré de coton. Ce petit bassin était comme un cocon. Je n’y étais que depuis une dizaine de minutes et mon esprit y devenait de plus en plus élastique. J’atteignais ce plaisir d’être pour être, juste mon esprit et mon corps. Par le trou du toit en dôme, je voyais clairement le ciel dégagé, noir et brillant d’étoiles. La voûte céleste me regardait me contemplait comme au travers d’une lucarne et son éclat lointain ne m’emparait que l’âme. Le seul bruit que j’entendais était l’écoulement goutte à goutte de ces eaux brûlantes. Un bain à 40 degrés, le cinquième depuis mon arrivée. C’était le seul bain où je n’avais pu me rendre en début de soirée. J’avais cru comprends qu’il y avait un couvre-feu à 22h, et je profitais de ces dernières minutes de calme et d’apaisement avec le plus grand des délices. Je ressentais peu à peu les bienfaits de cet endroit. Il fallait du temps avant de retirer toutes les tensions, ph


ysiques, mentales. Je me demandais ce que pouvait être la méditation pour ce qui la pratiquent régulièrement. Pour moi, c’est avoir en ce moment l’air frais presque glacial qui caresse ma nuque puis cette goutte qui s’écoule le long de mon épaule. Je coulais mon esprit dans les choses qui m’entouraient, les pierres du bassin, le clapotis infime de l’eau, l’écho des choses ténues de ce petit espace ovoïdal. Tour à tour je les regardais ou les écoutais et m’en emparais comme choses essentielles, j’avais le sentiment qu’une trop vieille peau qui ne m’allait pas était en train de fondre de se dissoudre à ces différents contacts comme une recette magique. J’étais arrivée au bout du périple que j’avais choisi et je savais que j’atteignais le début de ce que j’avais retenu de neuf et de beau pour moi. De nouveaux engagements et un nouveau mode d’être, d’appréhender le monde ou plus justement, je me donnais la possibilité de le faire de la manière dont j’avais toujours voulu le faire. Beaucoup d’heures me séparaient de mon lieu de départ, jusqu’aux derniers kilomètres dans ce petit train à chenille de montagne. Un train bien rouge contrastant avec toutes ces étendues de neige autour des voies. De gare en gare je découvrais ces maisons désuètes qui portaient la blancheur immaculée, elles contaminaient mon esprit qui se vidait peu à peu de toutes les idées inutiles et toxiques. Presque à ne plus penser à tous ceux que sont ma famille, mes enfants et les gens que j’aime, mes amis très chers. Mon léger sac sur le dos j’avais traversé avec difficulté le village avec les rues légèrement glacées. Seul, le sourire m’accompagnant et légère de démarche. Le ryokan où je devais dormir ne fut pas facile à trouver, je ne lisais pas le japonais et j’ai essayé deux ou trois endroits avant de m’y faire accompagner.

Sitôt installée dans la chambre, j’enfilais le yukata que j’avais choisi et le thé proposé avec une pâtisserie au haricot rouge finissait de m’accueillir. Nue j’étais sous le vêtement de coton. Je ne savais pas s’il fallait totalement l’être, mais je l’étais. Les bains privatifs étant complets, je devais attendre mon tour. Un monde différent et nouveau m’entourait, des cloisons à la place des murs, des tatamis tressés au sol. C’était tout ce dont j’avais rêvé depuis bien longtemps. J’entendis l’hôtesse m’appeler, lui ouvrant la cloison coulissante, je la vis avec un merveilleux sourire m’avertir qu’elle avait bloqué salle de bains privative pour moi. C’était le moment. Je pris la serviette jaune qu’elle m’avait bien recommandé de n’oublier nulle part et je descendis jusqu’au bain indiqué en rouge. Le bain des femmes mais qui pouvait être mixte si l’on était en couple. Faisant glisser la cloison de papier, je la bloquais avec un bambou comme elle me l’avait montré. Des paniers m’attendaient pour que je puisse déposer mes affaires. Face au miroir, je fis glisser mon kimono sur mes épaules puis, le miroir m’arrivant à mi-cuisse je réalisais que je pouvais m’admirer le sexe à loisir. J’écartais alors le yukata en partant de la taille découvrant largement mon sexe. Un tout petit duvet le recouvrait, léger. Je le caressais d’un doigt avant de retirer complètement le vêtement et de le plier dans le panier. Je pouvais me voir de la moitié des cuisses jusqu’à la racine de mes cheveux. J’aime me regarder dans les miroirs, dans toutes les positions. J’aime me regarder dans un miroir et j’aime y voir mon partenaire lorsque nous faisons l’amour. Je le regarde parfois à son insu mais la plupart du temps nous nous y regardons mutuellement. Nous jouissons de la beauté de nos corps et de nos sexes.

Je ne vois pas bien mon clitoris sous ma douce toison qui repousse, je m’approche du miroir et j’écarte légèrement les lèvres de mon sexe, tout doucement pour bien admirer mon clitoris caché sous un joli chapeau rebondi. Je le tapote tout doucement, je ne le dérange pas trop, il se soulève instantanément, rosit. Je me penche alors en avant tournant le dos au miroir pour voir toutes mes fesses, leur lobe ainsi que mon cul si petit si fermé. J’écarte le lobe de mes fesses pour mieux le regarder. Mon cul est si serré au-dessus de ma belle chatte ouverte. Je rentre dans l’espace de douche et je referme la cloison. Le bain est vaste. Une baie vitrée à son extrémité.

Il doit y avoir un autre bain qui le jouxte car j’entends un couple qui chuchote et qui rit derrière une vitre glacée. L’espace est dans la pénombre, je me douche assise sur un petit banc. Mes fesses sont savonnées, mes cuisses léchées par le jet en pluie. Je m’avance vers le bain brûlant. Sa chaleur me paraît insurmontable, j’y descend pourtant. Je m’y installe et je m’adosse à ses pierres lisses, c’est délicieux. Tout près de moi les chuchotements se font soupirs. J’entends un bac d’eau se renverser et un soupir d’homme inhabituel résonne. Je ne fais plus de bruit, tout mon corps est enlacé par l’eau brûlante et je m’y laisser porter. J’entends à nouveau l’homme soupirer et de plus en plus rapidement, j’entends ses paroles en japonais mais je ne peux les comprendre. Son ton est impérieux, il semble commander. Je l’entends plus fort, il jouit. J’en suis sûre. J’ai vraiment trop chaud et ces sons très sexuels m’ont émoustillée, réveillée. Je ressors et je fais glisser l’eau froide entre mes fesses. Je suis assise sur le petit tabouret et les cuisses écartées je fais couler l’eau de la douche sur mon dos et sur mon sexe, mes épaules reprennent une température normale. Je me sens bien.

Vêtue de mon yukata, je retournais à ma chambre, le dîner était posé comme par magie. Plus tard, je replongeais dans les différents bains du ryokan et je partis à la recherche des bains extérieurs. J’en trouvais trois de libres sur les quatre. Le bain public était à l’écart des habitations. Je suivis le chemin peu éclairé et je me retrouvais devant un cabanon de bambou. Je vis deux jeunes hommes en kimono et sandales de bois en sortir. Ils semblaient tout intimidés par ma présence, hésitant entre partir et retourner dans le bain. Passant près d’eux, je les frôlais involontairement, achevant de les perturber. Je restais longtemps dans ces bains. La palissade offrait des plus troublantes vues qui soient. Pour la première fois de ma vie je pouvais observer à loisir plusieurs hommes nus ensemble. Je pouvais presque les détailler mais le peu de lumière m’en empêchait. Je voyais leur peau lisse et leurs muscles secs. Ils jouaient et plaisantaient les uns avec les autres. Je leurs donnais entre vingt et vingt-six ans. Pas plus. Ce qui me frappait c’est qu’ils étaient tous imberbes. Seule une touffe qui semblait fournie émergeait autour de leur sexe et obligeait le regard à focaliser sur leur pubis. Ils n’étaient pas tous de traits agréables. Seuls deux d’entre eux avaient des traits fins. Ils chahutaient comme des enfants sous les étoiles. Le ciel au-dessus du bain offrait une voûte impressionnante, je ressentis comme un privilège précieux de me retrouver là. Je vis par un trou plus large entrer dans le bain les deux jeunes hommes que j’avais croisés. Soudain, je n’entendis plus rien que des rires sourds et un peu gras. La palissade se mit à grincer et à onduler. L’eau continuait de l’autre côté à être remuée confirmant leur présence. Peut-être méditaient-ils ? Je fermais les yeux me laissant porter par le bien être. Je me sentais observée. En effet, ouvrant les yeux, je vis la moitié du visage d’un des beaux jeunes japonais collés à une large fente de la palissade. Me voyant, il se recula tout de suite. Il était temps que je retourne à ma chambre. Je me trouvais déshydratée.

Mon futon était prêt dans cette grande chambre. J’ouvrais mon kimono et je m’y allongeais nue. Quel apaisement et quel bien être. Je dormis un petit moment et me réveillant dans un état cotonneux je m’aperçus que j’avais à peine le temps de me rendre au dernier bain. Il y avait dix minutes de marche à faire dans la neige le long de la route. En plus du yukata, j’enfilais une veste de coton épais. J’avais un peu du mal à avancer avec les sandales de bois dans la neige glissante, un peu impressionnée aussi de me promener seule la nuit, presque nue. Je ne fus pas déçue par l’endroit que je trouvais. Il ressemblait à une petite chapelle au bord de la route, la petite porte battante ne masquait rien du bain mais il était privatif et l’on pouvait compter sur la discrétion des japonais pour ne pas s’en approcher une fois le signal « occupé » bien en vue. J’en étais là à méditer lorsque j’entendis le martèlement de plusieurs chevaux sur la route et le bruit de roues comme une diligence. Je m’attendais à l’entendre passer lorsque j’eus la surprise d’entendre l’attelage s’arrêter. Des voix de femmes, bruyantes. Elles s’approchaient du lieu où je me trouvais, elles passant devant elles revirent sur leur pas rapidement. Je les vis face à moi. Elles entrèrent dans l’enceinte du bain en chaussures sans s’excuser, une jeune femme blonde et une autre plus vieille. Elles observèrent le lieu quelques secondes lorsque derrière elles je vis un homme les rejoindre. C’était insupportable, je me sentais dérangée outre mesure dans ma tranquillité. Rarement en colère, là, j’étais folle de rage, l’homme aussi était entré avec son cigare, ils parlaient russe et m’ignoraient. Il regarda lui aussi brièvement ce petit endroit puis il prit les deux femmes par la taille tout en me tournant le dos ils sortirent. Juste avant de franchir il jeta presque à mes pieds son cigare alors que je venais de bondir hors de l’eau. J’étais folle de rage. Enfilant mon kimono je sortis pieds nus dans la neige leur demandant de s’excuser. L’homme, se retourna en riant. Il me toisa avec un air si supérieur que j’eus envie de le gifler. En dépit de la colère que j’avais je ne pouvais m’empêcher de le trouver instantanément séduisant. Il n’avait pas plus de cinquante ans. Il m’ignora totalement et repartit, j’avais son reste de cigare à la main que je lui jetais sur l’épaule en lui disant « Et bien monsieur mettez-vous ça dans le cul et vous verrez que certaines choses dérangent âprement ». Il s’arrêta net et me répliqua par-dessus son épaule dans un parfait français « Si c’est avec vos doigts, j’accepterais n’importe quoi dans mon cul ! » Abasourdie et les pieds gelés je repartis en courant au bain. Je m’y trempais rapidement et enfilais encore mouillée le kimono rose.



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