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De l’eau beaucoup trop chaude

Chapitre 5


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Tu étais sorti il y a un petit moment déjà. Je me sentais déjà beaucoup mieux, je crois que j’avais dormi profondément et j’avais perdu la notion du temps. Il faisait encore une nuit profonde, mais impossible d’estimer un moment de la nuit tant le silence autour de la cabane était immense. J’étais nue sous la couette du futon et je ne trouvais pas mon kimono. J’enfilais juste l’épaisse veste de coton pour me glisser dehors. La nuit était figée dans le froid, pas une étoile semblait bouger et, à peine sortie, mes cuisses se trouvèrent glacées. Je n’avais pas remarqué hier les petites lampes de pierres le long des sentiers. Certaines étaient allumées çà et là et éclairaient les dessins formés par la vapeur qui s’élevaient sans vraiment se décider et sans se presser vers le noir de la nuit.

Je ne te voyais nulle part, empruntant le sentier vers l’un des bassins où nous avions passé une partie de l’après-midi, je scrutais les nuages d’eau dansant au-dessus des bains. Finalement en descendant vers les derniers bassins, je remarquais ton kimono plié sur une pierre haute. Tu avais les yeux fermés, attentif à l’eau chaude qui t’enveloppait. Posant la veste sur ton kimono, je me coulais à mon tour dans l’eau, qui à la lumière des Toro paraissait grise et sirupeuse. Tout comme le premier jour je me sentais lavée d’une vieille eau, je me sentais dans ce liquide à nouveau chargée d’énergie, comme si chaque petite bulle entrait dans les pores de ma peau pour les revivifier, les faire renaître. Je voyais mes mains plus douces et plus fines, mes cuisses plus blanches et mon ventre bien plus moelleux et délicat. Mes seins s’épanouissaient à la douceur de cette chaleur bienveillante. Tu avais pris conscience de ma présence, mais tu ne bougeais pas. A présent, les yeux ouverts, tu semblais compter les étoiles, assis sur la grande marche, ta nuque était posée sur un coussin de serviettes, ton esprit était absent d’ici, perdu dans une contemplation absolue. Sans te déranger, je remontais me coucher. Je ne sais pas à quel moment, mais bien plus tard je crois, j’ai senti ta caresse sur mon sommeil, ton baiser sur mon front et sur ma peau nue lorsque tu soulevas la couette pour embrasser mon sein.




Il n’y avait pas un ciel aussi dégagé que le jour précédent mais c’est en riant que nous partîmes voir le bain qui nous avait été recommandé. Il était encore un peu plus haut, nous étions presque à 1400 mètres. Le petit déjeuner du matin avait été rapide, quelques boulettes de riz gluant toutes chaudes que tu avais préparé, les derniers œufs durs. La fièvre d’hier avait disparu, et la balade était des plus agréables. Tu commentais tout, de la moindre petite branche que nous frôlions au tas de neige aux allures bizarres. Je ne t’avais jamais vu aussi gai et aussi léger, ton sourire était si lumineux que je te regardais sans cesse pour en être bien sûre. Le bain de la nuit et le lieu reposant avaient dû laver ton âme des nuages qui l’encombraient depuis des années. Tu avais quitté ce côté un peu « superficiel » que tu arborais souvent pour te protéger. Je te découvrais différent, je te devinais impatient d’aller plus loin encore dans la redécouverte de toi-même. Tu avais probablement trouvé cette part de sérénité qui te manquait depuis si longtemps. Le bassin d’altitude était complètement sauvage, une vasque bleutée, avec une eau blanchie de bulles nous attendait à la suite d’une montée un peu raide. Tout autour des arbres se penchaient sur l’onde et semblaient déjà être au printemps car de gros bourgeons écartaient leur membrane pour montrer la robe blanche ou rose pâle de nouvelles fleurs à naître. Ta main posée sur ma nuque tu t’étais tu. Tu me laissais le plaisir de profiter du bain en premier. Nous n’avions pas gardé les kimonos pour cheminer et se déshabiller en pleine nature n’était pas vraiment pratique. Tu sortis ton kimono pour me faire un espace sur le sol et comme on dévêt une fleur toute neuve tu fis glisser mes vêtements de ma peau vers le sol. Je trouvais un petit baquet de bois sous la neige. Je le remplis d’eau chaude et d’un peu de neige. A genoux dans la neige, je me lavais avec de l’eau tiède avant de m’asseoir dans la cuve naturelle. Je te tournais le dos, tu commentais la courbe de mes fesses et les lobes à moitié immergés. A ton tout tu retirais chacun de tes vêtements, je te voyais à présent totalement nu au-dessus de moi. Je contemplais tes boules libres et ton pubis si nu. Tu m’avais empêchée de te toucher hier, j’en avais de plus en plus envie mais je n’osais faire un geste, je redoutais de voir s’effriter ta gaité. La vasque était peu profonde et pour être immergé jusqu’aux épaules, tu devais être assis à genoux. L’eau était comme pétillante, un léger courant nous frôlait comme une caresse chatouilleuse. C’était comme si l’eau nous accueillait et nous parlait. Toujours avec ta bonne humeur tu m’attrapais par le poignet pour me chuchoter à l’oreille que tu avais grande envie d’un massage sur tes épaules et ta nuque. Très minutieusement, je massais alors ton corps sur chaque partie que tu me réclamais. Ta nuque, lentement, je la sentais souple, dénouée puis, tes larges épaules, et toute la longueur de ton dos. Tu te hissais un peu sur un rocher et m’offrant la vue de tes fesses, tu me demandais de les masser le plus lentement possible. Je m’exécutais en frissonnant, légèrement excitée mais je ne t’en montrais rien. Lentement du haut de tes fesses à leur plissure, je les prenais entre mes mains, en faisant rouler la peau, en appréciant leur fermeté, je restais sans toucher ces délicates parties sensibles que je connaissais chez toi. Ravi tu me repris dans tes bras et enlacés nous passâmes encore un bon moment à nous laisser caresser par l’eau.


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